L’Atelier Jeunes est une rencontre qui a lieu chaque année au début du mois d’octobre au Cycle d’orientation de la Gradelle, à Chêne-Bougeries. Devant des élèves de 11e année (14-15 ans), une trentaine d’invités évoquent les grandes lignes de leur parcours depuis l’adolescence.

Le projet est né d’une déconvenue de la SGUP (Société genevoise d’utilité publique, www.sgup.ch)! Active au comité depuis de nombreuses années, j’ai le plaisir de m’impliquer plus particulièrement dans tout ce qui concerne les jeunes. Les tables rondes que nous organisions réunissaient un panel de personnalités autour de thèmes liés à la jeunesse mais, hélas, pas un seul jeune n’était présent dans le public. Cela m’a fait réfléchir.

Comme les jeunes ne participaient pas aux événements organisés par la SGUP, il fallait donc trouver un moyen de les faire venir à eux. Ainsi est née l’idée, dans le but de rapprocher le monde de la formation et celui du travail, de réunir à l’école même des professionnels de tous horizons. L’ouverture et la compréhension dont notre directrice, Mme Élisabeth Smahi, a su faire preuve ont permis de concrétiser ce projet inédit. L’association des parents d’élèves, enthousiaste dès la genèse du projet, a prêté main-forte pour la recherche d’intervenants.

Le 3 octobre 2018, nous avons vécu notre 8e édition de «l’Atelier Jeunes» au CO de la Gradelle. Patrons comme anciens élèves ou apprentis, répartis en groupes de quatre ou cinq personnes, ont évoqué le chemin parcouru depuis le Cycle. Ils ont parlé très librement de leurs succès comme de leurs déboires, de l’importance des qualités humaines ainsi que de leur foi en la jeunesse et la formation. Cette matinée, consacrée à des échanges informels entre deux générations qui n’ont pas forcément l’occasion de se côtoyer, offre une opportunité unique à des jeunes en pleine réflexion sur leur avenir professionnel: celle de trouver des réponses aux questions qui les préoccupent, parfois même de reprendre courage en constatant que rares sont les trajectoires rectilignes, sans embûches.

Pour une enseignante, organiser année après année cet «atelier» est incroyablement motivant, dans la mesure où cela donne encore plus de sens à mon métier. C’est aussi l’occasion rêvée de travailler étroitement avec mes collègues conseillers sociaux et en orientation, de même qu’avec les travailleurs hors murs (TSHM) de la commune, puisqu’ils occupent le poste clé de modérateur lors des débats. Chacun porte un regard différent sur les jeunes, et ces approches s’avèrent complémentaires.

Mon plus grand souhait reste que «l’Atelier Jeunes» du CO de la Gradelle se multiplie dans d’autres établissements du canton. Je demeure en effet convaincue qu’aussi bien les élèves en recherche que les enseignants, parfois mal compris, ou encore les acteurs du monde professionnel – patrons comme apprentis – tireraient un immense profit de telles rencontres. Le besoin de rapprochement entre les différentes sphères de la société est bien réel. C’est en se nourrissant d’échanges informels et authentiques que la compréhension mutuelle progresse, même à petits pas…

Mon plus grand souhait: que «l’Atelier Jeunes» se multiplie ailleurs.

Article paru dans la Tribune de Genève – 29.11.2018 – (version PDF)

 

Atelier Jeunes : échanges et perspectives d’avenir pour les élèves du cycle d’orientation de la Gradelle

Le cycle de la Gradelle organise une rencontre entre professionnels et élèves de 11e (dernière année du cycle) chaque année. En 2018, la 8e édition s’est tenue le mercredi 3 octobre. Un panel d’intervenants et d’intervenantes étaient conviés à parler de leur travail et de leur parcours afin d’inspirer les élèves, mais aussi de les rassurer.

La matinée débute par un café pour les intervenants. Mais qui sont-ils ? On retrouve de jeunes  apprenti.e.s,des policiers municipaux, une psychiatre, un courtier en immobilier, un paysagiste, un professeur de l’Université de Genève, une designer, une pilote-entrepreneuse en aviation d’affaires…

Le but de cette rencontre est, comme le rappelle Emmanuelle Richoz Zogg, organisatrice et enseignante à la Gradelle, « de partager son expérience, d’expliquer son parcours et de donner envie aux élèves de passer à la suite. Il s’agit également d’apporter une réalité plus humaine, et de compléter l’apport théorique des cours». Elle insiste auprès des intervenants sur l’importance d’inciter les élèves à poser des questions sur leur parcours, et donc de parler avec modération. Sourires dans l’assemblée.cycle de la Gradelle organise une rencontre entre professionnels et élèves de 11e (dernière année du cycle) chaque année. En 2018, la 8e édition s’est tenue le mercredi 3 octobre. Un panel d’intervenants et d’intervenantes étaient conviés à parler de leur travail et de leur parcours afin d’inspirer les élèves, mais aussi de les rassurer.

Echanges nourris autour de parcours professionnels variés Les rencontres débutent à 10h. Les intervenants sont répartis dans des groupes de cinq, accompagnés d’un modérateur ou d’une modératrice. Les intervenants se présentent chacun leur tour. Les parcours sont aussi variés que passionnants. On entend des histoires de reconversion professionnelle, d’échecs qui deviennent des opportunités de se réorienter vers ce qui compte vraiment, de changements de parcours inattendus… Les professionnels insistent sur certains aspects importants de leur parcours : la persévérance, la passion, l’éthique, la justice, mais aussi les passerelles possibles et les opportunités de réorientation au cours d’une vie professionnelle.

Après les présentations, les questions des élèves fusent : « C’est comment le collège ? », « Est-ce que vous avez un regret par rapport à votre parcours scolaire ? », « Comment est-ce que vous avez su ce que vous vouliez faire ? », « C’est quoi les horaires du collège du soir ? ». Mais c’est aussi aux élèves que les intervenants posent des questions : « Vous voulez faire quoi plus tard ? » « Astrophysicienne ou danseuse », « institutrice », « j’aimerais travailler dans l’humanitaire »… Les intervenants donnent également des conseils aux élèves : « C’est super important d’être ponctuel ! Ça en dit  beaucoup sur vous. Sinon un patron ne voudra pas vous faire confiance », ou encore « Si vous voulez demander quelque chose à votre patron, comme des vacances par exemple, vous devez être irréprochable ! ». On entend également quelqu’un dire aux élèves : «Ne choisissez surtout pas un métier pour l’argent ! Vous êtes contents deux jours : quand vous recevez votre salaire, et quand vous le dépensez. Les 20 autres jours, c’est horrible ! C’est long, un métier que vous n’aimez pas…»

Un autre sujet qui revient souvent est celui des parents. Ceux qui n’envisagent même pas que leur enfant fasse autre chose que le collège, ceux qui ont des attentes précises sur le futur métier de leur progéniture, ceux qui pensent que leur enfant n’aura pas de bon salaire s’il ne fait pas d’études, mais aussi ceux qui le soutiennent dans ses choix. Parmi les intervenants, l’un raconte qu’il a dû s’opposer à ses parents, afin de faire la formation qu’il  souhaitait. Tous insistent: les élèves doivent être heureux dans ce qu’ils font. On sent que le sujet des parents est sensible : beaucoup d’élèves parlent d’une forte pression, et parfois aussi d’une certaine difficulté à exprimer leurs envies et faire valoir leur choix. Et par dessus tout, la peur de décevoir.

Ce qui ressort de ces échanges, c’est l’importance de choisir une formation qui donne envie de se lever le matin. Mais aussi les possibilités multiples de reconversion professionnelle, tout au long d’une carrière. Bon nombre des professionnels venus témoigner racontent des parcours rarement linéaires, mais plutôt faits de chemins de traverse et de changements de cap. Au final, chaque parcours est unique. Tous les chemins ne mènent peut-être pas à Rome, mais à une carrière intéressante, certainement.

L.H.

Il existe plusieurs dispositifs afin d’aider les jeunes à entrer dans le monde professionnel. Dans les Trois-Chêne, il y a l’Action Trois-Chêne pour l’emploi, une permanence qui offre un accompagnement individuel dans les démarches pour entrer dans le monde du travail. On peut notamment y clarifier et élaborer son projet professionnel, construire un dossier de candidature efficace ou se préparer à un entretien.
Plus d’informations : http://action3chene.com/
Il est également possible de suivre un semestre de motivation. Cette formation s’adresse aux jeunes âgés de 16 ans révolus et de moins de 25 ans, sortis de l’école obligatoire sans formation professionnelle achevée (CFC, AFP). Son but est de trouver une solution adaptée aux besoins des participants (projet professionnel et/ou scolaire) et de favoriser leur insertion rapide et durable dans le monde du travail.
Plus d’informations : http://www.oseo-ge.ch/programmes/semestre-de-motivation/

Article paru dans Le Chênois – décembre 2018  (version PDF