En se rappelant que le prix Robert-Scheimbet a été créé pour « distinguer les personnes qui, simplement, modestement, discrètement, ont accompli pendant des années ce qu’elles considéraient comme leur devoir envers elles-mêmes et leur prochain, sans en attendre de récompense », il est vite apparu au Comité que Anne-Marie Struijk, à l’origine de la conception et réalisation de La Maison de Tara, aujourd’hui présidente du Conseil de fondation et directrice à titre bénévole, était une récipiendaire qui s’imposait tout naturellement. Le plus difficile restait de faire accepter une telle distinction à une personne aussi dévouée qui, par humilité, s’est toujours tenue éloignée des feux de la rampe.

C’est donc pour honorer toutes celles et tous ceux qui sont actifs au sein de La Maison de Tara que la médaille Robert-Scheimbet lui a été remise lors d’une Assemblée Générale ayant enregistré une affluence record, tant d’ami(e)s, de collaborateurs et collaboratrices ainsi que de connaissances ayant voulu témoigner leur reconnaissance à la lauréate.

Après une dizaine d’années d’études, de travail acharné et d’efforts inlassables déployés pour surmonter un nombre incroyable d’obstacles divers, La Maison de Tara a enfin pu voir le jour en 2011, pour le bonheur de tous les résidents qui y ont séjourné depuis, de même que de leur entourage. Les nombreux témoignages reçus, certains pouvant être consultés sur le site internet, attestent de ce succès.

Cette Maison, inspirée des « Hospices » si bien implantés dans plusieurs pays dont l’Angleterre et la Hollande, offre une alternative à l’hospitalisation des personnes en fin de vie qui souhaitent vivre ce moment clé dans une ambiance non médicalisée, chaleureuse et entourées d’attention ainsi que de tendresse, « comme à la maison ».

Toute personne très sérieusement atteinte dans sa santé se voit ainsi proposer un lieu de résidence où règnent une atmosphère familiale et la même qualité de prise en charge qu’à domicile. Une présence jour et nuit de personnel qualifié, ainsi que de plus d’une centaine de bénévoles bénéficiant de nombreuses heures de formation approfondie spécifique, permettent d’assurer le confort et la sécurité des patients. Les résidents continuent d’être suivis par leur médecin, de même que les soignants des organismes d’aide à domicile.

Ce qui distingue également La Maison de Tara d’autres structures, c’est que l’entourage du résident fait lui aussi l’objet d’une attention particulière. La possibilité offerte d’accompagner un proche de manière intime, en étant bien soutenu, permet souvent un apaisement de la souffrance émotionnelle et morale qui entoure la fin de vie.

La Maison de Tara, sise à Chêne-Bougeries en raison de la mise à disposition par cette Commune d’une maison à des conditions extrêmement favorables, est une fondation laïque à but non lucratif et reconnue d’utilité publique. Grâce au soutien de quelques autres communes et de généreux donateurs, La Maison de Tara, qui ne bénéficie d’aucun subventionnement étatique, a pu voir le jour et exercer ses activités durant les cinq dernières années. Sans un tel soutien financier, elle ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Elle a donc besoin d’un large soutien et chacun(e) peut faire un don en tout temps directement sur le site internet.

La philosophie de La Maison de Tara peut être résumée par les paroles éloquentes de Dame Cecily Saunders, fondatrice britannique du mouvement des hospices et des soins palliatifs modernes :

« Vous comptez parce que vous êtes vous-même,
et vous compterez jusqu’au dernier instant.
Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir,
non seulement pour vous aider à quitter ce monde en paix,
mais à vivre jusqu’à la fin. »
(texte original en anglais)

C’est donc bien à une personne exemplaire et plus d’une centaine de bénévoles admirables, œuvrant inlassablement dans l’ombre et sans attendre d’autre récompense que le bonheur de celles et ceux dont ils s’occupent avec dévouement et amour, que le Prix Robert-Scheimbet 2016 a été attribué.